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Et puis dans l'attente de la diffusion de The Book of Negroes en France, Internet est encore d'un grand secours. Il est d'ores et déjà possible de visionner l'ensemble de la série en version originale sous-titrée, en streaming, par exemple à partir de la plate-forme E-mule Island :

Intervention de Lawrence Hill à l'Institut du Tout-Monde en 2012, Maison de

l'Amérique latine, avec lectures d'extraits du roman et entretien avec l'auteur.

À l'occasion de la parution en son livre en France en 2012, l'Institut du Tout-Monde, en partenariat avec les éditions Présence africaine, avait reçu Lawrence Hill, qui était venu présenter le propos et les enjeux de son roman. Nous vous proposons ici la vidéo de l'interventtion de l'écrivain. Une intervention très éclairante sur bien des points historiques évoqués dans le roman, une intervention par ailleurs agrémentée de lectures d'extraits de l'ouvrage par une comédienne et par l'auteur lui-même.

Lawrence Hill à l'Institut du Tout-Monde, en 2012

Consultez les deux sites de la série, respectivement sur BET, son diffuseur américain (États-Unis) et CBC, son diffuseur canadien. De nombreux articles, vidéos, interviews.

Interviews de Lawrence Hill et des auteurs de la série à

propos de l'adaptation à l'écran de The Book of Negroes.

Au surplus, on peut ajouter que, contrairement au mythe du retour et des origines que porte si bien le terme d'africain-américain (et que porte le récit lui-même), le terme de "negro", réapparaissant dans le sillage de ce succès de la série, réimplante l'identité des ancêtres et des descendants dans la réalité crue que dit la mémoire, celle du mépris dont est porteur le passé esclavagiste. N'oublions pas non plus que ce fut aussi le pari à l'origine de la Négritude, que de ramasser l'insulte pour en faire un étendard, pour paraphraser Césaire.

Séance de présentation de la première diffusion mondiale

de la série, au MIPCOM de Cannes en juin 2014.

Lire l'article de Lawrence Hill dans Slate (13 février 2015) : "What i learned about language when I titled my novel the Book of Negroes"

Un retour vers le "pays d'avant", comme dirait Glissant, un retour conquis de haute lutte et à la faveur des événements, et un retour historiquement avéré. En tout cas, la présence, dans les deux cas (pour les deux ouvrages et donc les deux séries), de ce modèle du "retour" n'est pas fortuite, car elle est au cœur d'un imaginaire mémoriel spécifique, celui d'une vision mythifiée du retour assez typiquement américaine (et dont du reste la fondation de Freetown et du Liberia portent en quelque sorte l'horizon de potentialité). Le retour est stipulé comme possible et pleinement légitimé, parce qu'il est la condition de la remontée vers les origines (Alex Haley) et parce qu'il a été le fruit historiquement vécu, d'une saga que dépeint le roman en puisant dans les faits (Lawrence Hill). En tout état de cause, The Book of Negroes parvient à réintroduire dans la fictionnalté de la mémoire, le motif de la temporalité des devenirs, ceux des esclaves, conçus en dehors de la fixité de la servitude, et avec la présence surplombante de l'origine. L'appellation même d'africain-américain, ne l'oublions pas, porte en elle la trace de cette présence-là, assez différente il faut l'avouer, du modèle de la "créolisation". C'est donc bien un paradigme et un imaginaire mémoriels qui se disent dans ce récit, et à la suite de Racines.


Les enjeux identitaires de cette représentation finctionnelle de la mémoire sont d'ailleurs patents, ne serait-ce qu'en se référant à un détail assez lourd de sens. Quand en 2007, après l'édition canadienne intiale de son livre chez Harper Collins, l'éditeur américain WW. Norton & Co. publie à son tour l'ouvrage aux États-Unis, le titre original est supprimé au profit d'un titre plus "poliquement correct", plus neutre et moins susceptible de créer la polémique : Someone knows my name. C'est le mot "negroes" qui est redouté dans sa charge de violence potentielle et ce, même s'il est en l'espèce un témoignage "historique" en quelque sorte, puisque "Book of Negroes" est bien le nom du document qui donne lieu au récit. Cette frilosité ne doit pas étonner, quand on sait que le "politiquement correct" s'est répandu aux États-Unis dans le souci, précisément, de ménager les susceptibilités (et de porter trace continuelle d'une origine certifiée en quelque manière, pour les différents segments qui constituent la société américaine). Or, devant le succès considérable de la série au tout début 2015, le livre connaît une nouvelle édition, et cette fois-ci Norton & Co. choisit d'opter pour le titre de départ. Que faut-il en conclure ? On se référera (voir ci-dessous) à ce qu'en pense Lawrence Hill lui-même, dans un article paru dans Slate le 13 février 2015.

Une saga épique, un imaginaire mémoriel

Dans le sillage du succès de la série qui permet aussi de rédécouvrir son roman initial, Lawrence Hill rend systématiquement hommage à la série Racines et au travail d'Alex Haley. Il ne s'agit certainement pas là d'un hommage purement formel, car on pourrait en somme déceler une sorte de continuum entre Racines et The Book of Negroes, autour de la notion et du ressort narratif du "retour" vers l'Afrique. Dans le cas d'Alex Haley, on sait que ce retour conditionne la démarche volontaire d'une remontée généalogique qui va l'amener, lui le descendant de Kunta Kinte, à retracer le drame de la traite dès son origine. À l'inverse, pourrait-on presque dire, The Book of Negroes est le récit d'un retour vers l'Afrique.

Bande-annonce de la série, présenté au MIPCOM 2014 à Cannes.

Cliquez ci-contre : entretien avec Lawrence Hill, Clement Virgo

et Damon d'Oliveira dans Télérama (18 février 2015,

propos recueillis par Pierre Langlais)

Ci-contre, une page du réel "Book of Negroes" (1783) dont 3 exemplaires sont conservés respectivement aux Archives nationales des États-Unis, aux Archives nationales du Royaume-Uni et aux Archives publiques de Nouvelle-Écosse.


Sur cette page, on peut lire "List of Negro men and Boys, also their age and value".

Mais pour rocambolesque que peut déjà sembler la trajectoire de ces loyalistes noirs, elle ne s'arrête pourtant pas là. Il se trouve qu'une fois au Canada, au regard de leur nouvelle condition de vie, 1200 de ces anciens esclaves ont pu, avec l'appui des abolitionnistes britanniques, rejoindre Londres puis (fait assez inouï), faire le voyage de retour vers l'Afrique, en l'occurrence vers la Sierra Leone, où ils constituèrent en 1787 la colonie puis la ville de Freetown (le Liberia, on le sait, sera également fondé en 1821 sur la base de ce peuplement d'anciens esclaves revenus des États-Unis). Cet épisode unique dans l'histoire de l'esclavage, d'un voyage du retour réellement accompli, est en soi étonnant et outre même le fait qu'il est en soi relativement méconnu il est, on le comprend aisément, de nature à susciter le travail des romanciers. Lawrence Hill est à ce jour le premier écrivain à consacrer un ouvrage de fiction à ce fait historique qui mérite en effet l'attention de tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin au rôle et au devenir des esclaves durant cette période clé de l'histoire des États-Unis qu'est la Guerre d'indépendance, qui donne naissance à la nation américaine.


Dans son roman, de facture classique, Lawrence Hill retrace ces événements à travers la saga de son personnage Aminata Diallo qui, en 1750, est capturée à onze ans par des négriers, en Afrique de l'Ouest, avant d'être déportée en Caroline de Sud. Après bien des péripéties, Aminata qui a rejoint Londres, signe le plan de la société d'abolition anglaise grâce auquel elle parvient à rejoindre son village natal, en Sierra Leone.


Dès sa publication en 2007, le roman de Lawrence Hill connaît un immense succès au Canada puis aux Étatas-Unis, et par la suite dans sa traduction française en 2012. La force d'évocation, le caractère quasiment de roman d'aventure et la valeur historique du récit mènent assez natuellement à la décision d'une adaptation, d'abord prévue pour le cinéma, puis finalement sous la forme d'une série télévisée. En étroite collaboration avec Lawrence Hill, c'est le réalisateur Clement Virgo et le producteur Damon d'Oliveira qui signent cette adaptation en tout point remarquable, par sa sensibilité, par sa force narrative et par la qualité même de sa réalisation.

Son auteur, l'écrivain canadien Lawrence Hill (voir son site), s'est fondé pour son roman, sur un épisode historique réel et assez méconnu, celui des "loyalistes noirs", ces esclaves qui ont rallié les troupes britanniques au cours de la Guerre d'indépendance américaine, et dont environ 3000 d'entre eux avaientt été transportés en 1783 par les Anglais, de New York vers le Canada (Nouvelle-Écosse, côte atlantique), en échange de lopins de terre (le plus souvent arides du reste). C'est dans le cadre de ce déplacement que ces esclaves, "affranchis" du fait même de l'opération, avaient été recensés au sein d'un registre tenu par la marine anglaise, du nom de "Book of Negroes", détaillant les noms, origines, et tous les détails concernant ces milliers de loyalistes devenus libres.

La série à succès, après le best-seller


La série télévisée (format "minisérie" en 6 épisodes,tout comme Roots en 1977) est adaptée du roman The Book of Negroes de Lawrence Hill publié chez Harper Collins au Canada en 2007 et sous le titre jugé moins "politiquement incorrect" de Someone knows my name aux États-Unis. Le roman est traduit en français et publié en France aux éditions Présence africaine en 2012 sous le titre Aminata.

On se souvient du véritable phénomène de société qu'avait constitué dans les années soixante-dix la diffusion de la série télévisée Racines, tirée du roman d'Alex Haley. Encore auourd'hui, on mesure l'impact considérable qu'avait eu l'événement, sur le processus mémoriel qui a contribué, à l'ère des médias de masse, à une prise de conscience collective de l'histoire de la traite négrière et de l'esclavage, aux États-Unis comme en Europe (voir sur le site, au sein de la rubrique consacrée aux "Fictions des mémoires de l'esclavage", l'évocation du retentissement de Racines dans les années soixante-dix). Dans un contexte assez différent (car le trajet parcouru en matière de mémoire est justement autre), serait-on en train d'assister aujourd'hui à un événement similaire, avec la diffusion de la série The Book of Negroes aux États-Unis, série à ce jour inédite en France ? À se fier au chiffres d'audience assez spectaculaires (2 millions de téléspectateurs) que la diffusion de la série a obtenu du 7 janvier au 11 février sur la chaîne canadienne CBC, puis aux États-Unis sur BET, on peut d'ores et déjà constater là un succès foudroyant, qui intervient par ailleurs dans le contexte du récent succès tout aussi impressionnant du film 12 years a slave de Steve McQueen (qui a reçu, rappelons-le, l'Oscar du mailleur film en 2014). Comme pour le film, cette série-événement constitue à n'en pas douter un moment fort de la représentation fictionnelle de l'histoire de l'esclavage. Tout comme Roots en 1977, tout comme les films marquants de ces dernières années, 12 years a slave donc, mais aussi Django unchained de Quentin Tarantino (2012) ou encore Amistad de Steven Spielberg (1997), et en vertu sa portée historique ainsi que de ses ressorts narratifs, la série The Book of Negroes est en train d'enrichir à sa façon la mémoire de l'esclavage et de la traite transatlantique.

The Book of Negroes : à propos d'une série-événement

  

Vous trouverez ici, en rapport avec la rubrique "Actualités" du Mémorial virtuel ou d'autres parties du site, une série de dossiers thématiques abordant diverses questions spécifiques en rapport avec l'histoire et la mémoire de l'esclavage.

© Institut du Tout-Monde, 2013. Site établi et réalisé par Loïc Céry, pour l'ITM. Le contenu du site est libre de droits (sauf utilisation commerciale), à condition d'en indiquer clairement la provenance, avec l'url de la page citée.